Bordeaux, Cour Mably, Scénographie d’exposition
Quatre éléments – l’alchimie Intérieure est une installation dans une des cours remarquables de la ville de Bordeaux : la cour Mably, en plein cœur du centre historique.
Le projet est le fruit d’une collaboration entre Antoine Guénin, photographe et psychologue, David Atria, compositeur et Thomas Cestia, architecte. Il est porté par l’association Grand Bain conduite par Séverine Garnier.
« 4 éléments : alchimie intérieure » exprime la transformation de soi, symbolisée à travers des représentations de la terre, le feu, l’eau et l’air. Inspiré des travaux de Carl Gustav Jung, le dispositif d’exposition originel s’inspire de la forme du mandala, symbole du Soi pour Jung.
L’installation traduit cette alchimie par une expérience visuelle, sonore, spatiale originale: un dialogue entre des oeuvres plastiques et un lieu classique.
Trente-deux photos des quatre éléments sont imprimées en grand format, sur bâche, suspendue à une structure en spirale, laissant passer la lumière comme le vent. Au centre de la spirale, une colonne carrée est dédiée à l’œuvre Spiralency.
La force de l’installation réside dans la justesse de ses proportions. L’asymétrie de la spirale, construite selon la proportion du nombre d’or, entre en résonance avec la rigueur classique et orthonormée de la cour Mably. Le dispositif mis en place investit l’espace central de l’ancien cloitre, le redécoupe, en modifie les proportions, y recrée des lieux et des découvertes.
La spatialisation circulaire de la musique, composée par David Atria, et la scénographie en spirale renforceront la sensation de circularité éprouvée par le visiteur, lui faisant ainsi vivre une expérience immersive.
Concept original
Photographies
Scénographie
Bandes sonores
Antoine Guénin
Antoine Guénin
Thomas Cestia
David Atria
Concept original : Antoine Guénin
Photographies : Antoine Guénin
Scénographie : Thomas Cestia
Bandes sonores : David Atria
Pour Guillaume le Blanc, philosophe et écrivain, ce projet d’exposition, dans ce lieu, invite à une réflexion plus vaste :
« La transformation de soi n’est pas une idée mais une proposition qui enveloppe l’art à la vie, soumet les passages clandestins à l’alchimie des formes, aux métamorphoses éphémères et néanmoins radieuses. Le projet d’exposition « 4 éléments : Alchimie intérieure », qui agglomère des photos d’Antoine Guénin, la musique de David Atria et la scénographie de Thomas Cestia, entend réinventer la cour Mably par une série d’hallucinations concertées, revisitant nos sites sensoriels envisagés comme autant d’expérimentations à redécouvrir au sein de paysages mouvants. L’écrivain argentin Borges affirmait que « l’homme qui se déplace modifie les formes qui l’entourent ». En nous déplaçant dans un dispositif au grand jour, nous sommes invités à renouveler nos espaces ainsi que nos allures de vies. Derrière la carte d’une ville, il faut découvrir les usages de soi qui réinventent la ville. Pouvons-nous ne pas nous laisser capturer par les étranges dispositifs que les lieux fabriquent pour capter les flux, contrôler les mouvements ? Pouvons-nous encore avoir accès à la mélancolie des nuages, à la fugacité des flammes, au jeu de l’oie multicolore des visions capturées en autant de cases-prisons hermétiques ? Sommes-nous seulement là où nous apparaissons et pouvons-nous renaître à l’infini de nos mondes ? « Alchimie intérieure » en ses 4 éléments propose de nous déplacer, que nous allions voir ailleurs si nous y sommes. Ailleurs, c’est-à-dire dans la pluralité des mondes que nous habitons. « Alchimie intérieure » crée le dispositif de la cohabitation, nous invite à parler plusieurs langues pour mieux nous entendre. »